Montaigle et les larmes de Midone
Histoire et légende-Onhaye
Aujourd’hui, je vous emmène dans ces vallées pleines de mystère et de légendes : la vallée de la Molignée et du Flavion.
Toutes deux se situent entre la commune d’Anhée et d’Onhaye en province de Namur.
Ici, la nature se fait complice du silence et chaque chemin sinueux, chaque recoin ombragé semble faire surgir les histoires du passé raconté parfois, çà et là, dans les chaumières d’ici.
Je démarre mon parcours dans la brume automnale, au coeur d’un village des plus beaux de notre Wallonie, sculpté dans cette pierre calcaire tiré des entrailles de la terre.

Le long des chemins que j’emprunte, je découvre une chapelle dédiée aux sept douleurs, posée massivement au croisement du chemin, une ingénieuse machine à eaux qui faisait jadis le bonheur des villageois.
Et le Flavion, de ses eaux tumultueuses, qui serpente à travers les bois denses, comme si elle me guidait vers des lieux cachés, oubliés.
J’arrive à quelques pas des falaises abruptes et de ses grottes profondes, qui jalonnent le paysage.
Elles semblent abriter des histoires que seuls les plus audacieux osent murmurer.
Cela me fait penser à des géants pétrifiés dans l’oubli.
Nous arrivons à proximité du célèbre château-fort de Montaigle marqué à jamais par ces histoires et légendes.
Le brouillard se fait plus dense…
D’ailleurs, sur le chemin, n’avez-vous pas aperçu la dame au fagot ?

La dame au fagot
Je vais vous conter cette histoire tirée du passé :
« L’histoire se passe au cours d’un terrible siège au château de Montaigle. Les vivres manquent et le châtelain doit capituler. Les assiégeants décident de le pendre à la plus haute tour, le soir même. Toutefois, ils acceptent que la châtelaine quitte la forteresse en emportant avec elle son bien le plus précieux. En fin de journée, elle quitte le château avec sur le dos un énorme fagot. Les soldats se moquent d’elle. Son bien le plus précieux, n’est qu’une vulgaire falourde ! Imperturbable, elle s’éloigne des postes ennemis. A bout de souffle, elle s’évanouit. Des bergers lui portent secours lorsqu’un cri étouffé sort du fagot. A leur grande surprise, le châtelain de Montaigle émerge du fagot et est ainsi sauvé d’une fin tragique. »
Source : Maison du tourisme-Explore Meuse
J’aperçois enfin le château-fort de Montaigle qui restent à lui seules un enchevêtrement de mystères et de combats féroces.
Les gens d’ici vous parleront probablement de Midone de Bioul tant ses pleures résonnent encore dans la vallée.
Laissez-moi vous conter l’histoire de cette jeune fille.
Midone de Bioul
“Au début du XIIIe siècle, la famille du seigneur de Berlaymont prend possession du site. Un jour qu’il rentre chez lui, Gilles, le fils du châtelain, rencontre Midone, une splendide jeune fille aux longs cheveux blonds. Leurs yeux se croisent et c’est aussitôt le coup de foudre. Midone, c’est la fille du seigneur de Bioul, mais une haine implacable sépare les deux familles. Néanmoins, le dialogue s’instaure entre les deux jeunes, mais Midone reconnaît la situation difficile : « Votre père est brave et fait régner la justice, hélas, le mien est haï par tout le monde tant il est méchant et injuste. »
Profitant d’un rare moment où son père paraît être d’humeur moins massacrante que d’ordinaire, Midone tente de lui parler de son bien-aimé. La réponse fuse, cinglante : « Fille maudite ! Indigne de mon nom. Je te chasse à tout jamais de ma demeure. » C’est, bien entendu, au château de Montaigle que Midone se réfugie et convole en justes noces avec Gilles quelques jours plus tard. Aveuglé par la rage à l’annonce du mariage de sa fille avec un Berlaymont, le sire de Bioul profère de sérieuses menaces : « Ma vengeance sera terrifiante et sans pitié. Je les tuerai tous sans exception et je détruirai leur château ! »
Averti par le moine-chapelain, le seigneur de Berlaymont demande à son fils de réunir les soldats et de se rendre dans la plaine pour arrêter leurs adversaires. Au moment du départ, Midone supplie Gilles d’épargner son père : « Je vous le promets, sauf si j’y suis forcé », lui répondit-il. Le choc est impitoyable et, fidèle à sa promesse, Gilles évite de rencontrer son beau-père. Malheureusement, le face à face s’approche et Midone voit le drame se préparer. Elle arrive au champ de bataille pour arrêter le massacre et, à la vue de sa fille, le sire de Bioul n’hésite pas un instant : il la tue d’un coup de massue dans la nuque. Révoltés par ce geste crapuleux, les soldats des deux camps baissent leurs armes. C’est alors que Gilles s’avance vers le sire de Bioul et après un rapide duel, le décapite d’un coup d’épée vengeur.
Quelque temps plus tard, Gilles de Berlaymont quitte le pays et part pour la croisade dont il ne revint jamais. Aujourd’hui encore, on entend parfois une plainte lugubre qui monte des ruines de Montaigle. C’est Midone qui pleure Gilles, dit-on.”
Source : site curioguide.net
Le retour vers le village de Falaën donne une vue superbe sur les trois clochers de l’abbaye de Maredsous et de Maredret.
Faite donc un voeux !!
Fiche randonnée
Départ : Eglise de Falaën
Balisage : Rectangle rouge
Distance : 9.5 km
Niveau: Moyen
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Découvrez notre audio guide …
Château de Montaigle :
Patrimoine exceptionnel de Wallonie
Site web : Château fort de Montaigle